vendredi 18 novembre 2016

Merci Erasmus

J'ai beaucoup parlé des parents indignes, dépassés et stressés ces derniers temps, ici et dans mon article paru sur Munich Madame au sujet de la vie des mamans allemandes. Il est temps de penser à ce que nous faisons de bien.

Les parents dépassés d'enfants qui piquent des crises de nerfs, redécorent la salle de bain avec du dentifrice rose et s'empiffrent de bonbons en cachette juste avant l'heure du dîner, ce sont aussi ceux qui font des choix qui permettent à leurs enfants de s'épanouir, d'apprendre plein de choses utiles, d'avoir l'esprit ouvert à tout et à tous et de bien s'amuser aussi. Ça compte aussi, non?



Nous les parents expat, on expose nos enfants à l'apprentissage d'une nouvelle langue, la découverte d'une autre culture. Parfois dès le berceau, les enfants de couples mixtes et/ou expatriés baignent dans plusieurs cultures. Pas toujours facile, mais on éveille et on entretient la curiosité des enfants et on leur donne des clés uniques pour leur réussite, leur ouverture d'esprit et leur épanouissement. Et si on regarde un peu plus loin que le bout de notre nez - nous contribuons ainsi à un mouvement important qui dépasse les limites du noyau familial...

Un article du journal espagnol El Periodico et paru dans le Courrier Expat du Courrier International raconte les "enfants Erasmus": ces enfants d'anciens étudiants ayant profité du programme Erasmus pour peaufiner leur CV mais aussi pour  rencontrer l'âme sœur. Selon cet article, certains critiquent le fait qu'Erasmus soit devenu une immense fiesta, les études passant au second plan. Mais la contribution à une construction européenne n'est-elle pas mieux assurée, plus pérenne si ces jeunes de tous horizons européens se rencontrent, font la fête, tombent amoureux, ont des enfants ensemble? Il n'y a plus beaucoup de place pour le racisme, l'incompréhension et l'ignorance dans ce contexte...

Je partage entièrement l'avis d'Umberto Eco cité dans cet article, qui disait qu'Erasmus devrait être obligatoire "pas seulement pour les étudiants mais aussi pour les chauffeurs de taxi, les plombiers, les travailleurs".

Dans l'article du Guardian qui a interviewé l'auteur en 2012, il considère qu'après et malgré des siècles de guerres fratricides, les nous sommes "culturellement Européens" - et que pour continuer de construire une union indissoluble, l'ensemble des membres de nos sociétés doit être amené à rencontrer ses voisins, à s'intégrer dans une autre culture, à parler une langue étrangère.

Umberto Eco est décédé quelques mois avant le Brexit. Je me demande ce qu'il en aurait pensé - quelque chose me dit qu'il se retournerait dans sa tombe s'il savait.


A lire:

Dans Courrier International:
http://www.courrierinternational.com/article/education-les-enfants-erasmus-la-premiere-generation-100-europeenne

Dans le Guardian (en anglais):
https://www.theguardian.com/world/2012/jan/26/umberto-eco-culture-war-europa

A propos d'Erasmus:
https://www.erasmusplus.fr/

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